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Mercredi dernier à Toulouse, c'était la ruée vers Primark : l'enseigne ouvrait enfin ses portes aux toulousains, après plusieurs longs mois de retard et des annonces successives qui finissaient par agacer. Les fans ne se sont pas montré ingrats pour autant, puisque 2 800 personnes trépignaient devant la porte pour l'ouverture officielle, à 10 heures du matin.
Peu s'en sont aperçus, le choix de Primark dans son implantation à Toulouse est inédit à bien des regards.
Fol assaut de Primark
Un magasin démesuré
Primark s'offre une stratégie très offensive à Toulouse pour attaquer de front H&M et Zara, en installant pour la première fois une boutique en centre-ville. Et quelle boutique ! Quatre niveaux sont à disposition des clients, pour près de 7500m2 de surface, 99 cabines d'essayage, 87 caisses (et 300 emplois créés).
Derrière l'enseigne, un bâtiment exceptionnel
Le 77 de la Rue Alsace Lorraine, avant le géant irlandais, a d'abord accueilli un couvent, puis une prison. En 1905, c'est le célèbre architecte Georges Debrie, Grand Prix de Rome, qui dessine le bâtiment que nous connaissons aujourd'hui pour héberger le premier "Grand Magasin" de Toulouse : Les Dames de France. Féru d'architecture haussmannienne, Debrie dessine une façade en pierre blanche, peu courante à Toulouse, qu'il complète par trois arcades métalliques et des piliers aux motifs Art Nouveau. A l'intérieur, il inonde le bâtiment de lumière grâce à un dôme de verre et d'acier. Surtout, son escalier à double révolution éblouit suffisamment pour être conservé tout au long du centenaire : comme la façade, il est aujourd'hui classé monument historique.
Le groupe entreprend en 1990 de vastes travaux d’agrandissement et de rénovation qui dureront 14 mois. D’autres transformations suivront pour l’installation du magasin de décoration Lafayette Maison. De la Belle Époque, il reste l’escalier réalisé sur mesure par Coucoureux, un menuisier. Bizarrement, rien n’est classé. Ni la façade, ni le fameux escalier, ultime joyau du passé.
Folle remontée dans le temps : le bâtiment de Primark en 1904 (Photo : Archives municipales)
Des Dames de France à Primark, un engouement qui ne faiblit pas
Finalement, les époques passent, mais l'angle de la Rue Rémusat et d'Alsace-Lorraine demeure the place to be. En 1905, le bâtiment faisait la fierté de Toulouse : on en faisait des cartes postales et on s'y précipitait pour dénicher les derniers tissus et parfums adoubés par la mode parisienne. Quatre-vingt-ans plus tard, c'est les Galeries Lafayette qui reprennent les rênes du lieu pour y installer leur espace Maison : le groupe en profite pour offrir 14 mois de travaux au bâtiment qu'il occupera trente ans durant.
A présent, de grandes lettres bleu turquoise ornent la façade d'un lieu emblématique de Toulouse. Espérons que Primark soit à la hauteur du lieu.