Avez-vous déjà arrêté votre regard sur ce superbe édifice ? Dans le flux des passants qui lèchent les vitrines de la rue Alsace-Lorraine, derrière le Capitole chéri par les touristes, se dresse fièrement la Tour des Consistoires.
Un donjon...qui n'en est pas un
Souvent surnommé « donjon » de par son allure, la tour du Capitole a pourtant vu le jour en 1525, à l’initiative des Capitouls, pour héberger les archives de la cité toulousaine. Elle abritait notamment un célèbre coffre à sept clés : il fallait réunir les sept Capitouls pour avoir accès aux documents les plus précieux ! En prévision d’une invasion du Languedoc, de la poudre à canon y était aussi stockée.
Âgée de plus de 500 ans, elle est aujourd’hui en parfait état de conservation, bien qu’assez différente de sa version originelle, grâce à l’action d’Eugène Viollet-le-Duc qui l’a faite restaurer au XIXe siècle. Pendant près de 15 ans, ce dernier a orchestré la transformation du bâtiment pour y apporter une touche flamande, l’affublant de tourelles, de fenêtres à meneaux plats, et surtout d’un toit recouvert d’ardoise au lieu des tuiles habituelles. En somme, la Tour des Consistoires est à Toulouse une véritable curiosité architecturale.
Bien que le « Donjon du Capitole » n’ait jamais accueilli le moindre prisonnier, il a servi de salle de torture puisque la Question y a été pratiquée, notamment sur Jean Calas. Il a cependant conservé les archives dans une chambre haute jusqu’en 1946, avant d’être alloué à l’Office de Tourisme, depuis 1948.